Écrire des histoires, être lu, devenir romancier, un homme de lettres estimé. Plonger en aveugle dans les eaux profondes de la littérature française, ne pas boire la tasse, éviter les requins, nager près du bord et prendre le large, serein.
Dans la solitude des aventures mentales et stationnaires, explorées à grande patience encore et encore, chercher le mot, la phrase, connaître et écouter des êtres inconnus sortis de nos mémoires pour éclairer d’autres inconnus vers l’évasion imaginaire, Aventure en forme de lettres, de phrases, de paragraphes, de chapitres, de livres.
Drôle de métier que celui d’écrivain.
Je suis Arthur Constance, écrivain français, Barbare à critérium gourdin. Un jour je vivrai de ma plume, je voguerai sur l’océan des lettres, confiant, les yeux fixés au large et les cheveux au vent, tour du monde en solitaire et escales sous les tropiques, mais en attendant, laissez-moi vous parler de barbotages calamiteux et de sombres galères, laissez-moi vous conter mon aventure littéraire.
Un échec cinématographique, un mal de dos qui m’empêche de dormir, des ruptures amoureuses, mais surtout le feu sacré et les étoiles qui s’alignent, dans cet article je vous partage le tout début de mon aventure littéraire.
Après tout, il est normal qu’un écrivain se livre (un peu).
Nous nous étions quittés dans un virage ; entrée pleine bourre et coup de frein à main. Dérapage contrôlé vers les best-sellers, gloire littéraire et autre prix Nobel !
Bon, en vrai je m’attendais à une longue traversée du désert, en solitaire et sans escale. Une route longue, semée d’embûches, de doutes et d’envie de jeter l’éponge. Je savais pertinemment que ce voyage ne serait pas une croisière, c’est pourquoi j’avais un plan. Un plan facile à suivre, simple, efficace. Il me suffisait de m’y tenir, et au bout d’un an je serai en mesure de publier mon premier livre : un recueil de nouvelles.
J’ai entamé l’année 2021 dans un état proche de l’épuisement.
Accaparé par l’écriture, j’ai négligé tous les autres aspects de l’existence, en particulier la santé.
Depuis plusieurs années, je traînais un vilain mal de dos dont je n’arrivais pas à me défaire. Je vous avais déjà évoqué quelques conséquences liées à la fatigue (irritabilité, difficulté de concentration…), mais en ce début d’année le mal a empiré. Je me réveillais complètement bloqué, parfois incapable de me pencher en avant.
Je devais faire quelque chose pour mon dos.
Je devais faire quelque chose pour mes livres.
Je devais faire quelque chose pour vendre mes livres
Dans le chapitre précédent, je vous avais relaté mes rutilants déboires commerciaux, durant lesquels, de déroute en fiasco, chacune de mes tentatives de promotion s’étaient soldées par un naufrage, et où, voguant au rythme de la vague, haut dans les échecs, bas dans les victoires, je m’accrochais avec toute la force de l’espoir à chaque lumière au loin, étoiles ou phares, mirages dans la nuit noire d’un désert océan sans fin.
Sachez, cher lecteur, que je ne vous ai raconté que la moitié de mes erreurs, car je n’étais pas uniquement commercial. J’étais d’abord et avant tout un écrivain. Un écrivain au chômage, qui ne se trompe pas à temps partiel, non non ; l’échec est bien plus beau à temps plein.
J’avais une bonne intuition, je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que cette année allait être décisive. J’allais sortir du désert, terminer mon virage : fini le RSA, les rendez-vous pôle emploi, fini l’impression frustrante d’être face à un mur, un mur très fragile de l’autre coté duquel se trouve une forme de réussite littéraire ; être lu, vivre de sa plume… la sortie du virage, la fin des hautes dunes…
Un mur lézardé, tordu, détruit d’un simple courant d’air.
Un rien et je sortais du désert.
Un nouveau ciel.
Une nouvelle nuit.
De nouvelles étoiles.
Du 19 au 28 Novembre.
Dans la limite des stocks disponibles.
