Des exploits, de la bravoure, mille périls pour intrépides baroudeurs… votre adolescent veut de l’aventure ? Il veut des exploits hors du commun ? des voyages extraordinaires ? rencontrer le triomphe et le courage ? tâter les lauriers de la gloire ? apprendre le dépassement de soi ? la vaillance ? l’audace…
Arrosons de romans d’aventures cette graine d’aventurier.
Dans le terrible froid polaire, les atroces tranchées, au loin sur une île déserte, sur un bateau, un avion ou au temps des duels à l’épée, voici quelques livres (pas uniquement des romans) qui raviront votre adolescent.
Sommaire
Cherub
Commençons par les livres les plus faciles à lire.
J’ai lu Cherub au lycée, j’avais gagné ce roman en participant à je ne sais plus quel concours organisé par l’établissement. Comme sa lecture ne m’intéressait pas, un camarade de chambrée (j’étais interne) a commencé à le lire.
Il a été pris d’un énorme fou rire vingt secondes après avoir commencé la lecture.
Alors, les larmes aux yeux il nous a (difficilement) lu le passage, et nous avons ri ensemble.
Initialement donc, ce livre ne me disait rien, mais après la lecture de Fabien j’étais décidé à lui donner une chance.
Je ne suis pas allé au bout de la série.
J’ai quand même terminé le premier tome, et j’ai emprunté le second à la médiathèque, sans aller plus loin. Je pense que j’étais un peu vieux pour ce genre d’histoire, ou tout simplement pas d’humeur (c’était l’année du Bac il me semble).
Néanmoins, je pense que ce livre pourra plaire à des ados de 11 ou 12 ans. Il est facile à lire, ils s’identifieront facilement au personnage. Objectivement, je pense que c’est une bonne première approche de la lecture.
Quatrième de couverture
Né de père inconnu, James vit avec sa sœur et une mère obèse et alcoolique, dans la banlieue londonienne. Après une bagarre plus violente que d’habitude, James est renvoyé de l’école. Le même jour, sa maman décède…
Les deux enfants sont placés dans un orphelinat où James se met rapidement dans les ennuis et est convoqué chez la psy.
Là, énorme TROU NOIR.
James se réveille nu, dans une chambre inconnue et apprend qu’il se trouve dans une section des services secrets : CHERUB, où on lui propose de passer le premier test d’admission…
L’appel de la foret et Martin Eden
Je présente ces deux livres en même temps, car ils ont été écrits par Jack London, mais ils présentent deux niveaux de difficulté d’accès.
L’appel de la foret est facile à lire. Le texte est très court, moins de deux cents pages, et l’histoire est relativement simple (mais profonde). Ce court roman, presque une nouvelle, peut être lu de 10 à 80 ans, l’histoire parlera à tous, peut-être plus aux garçons qu’aux filles ; il y est question de retour à la vie sauvage.
Martin Eden, en revanche, me semble plus difficile d’accès. Il est beaucoup plus long, et traite de sujets plus politiques, plus philosophiques, plus sociologiques. Thèmes qui, à 10 ou 12 ans intéressent rarement.
C’est donc un roman que je conseillerais à des adolescents plus âgés, peut-être 16-17 ans, en fonction de la maturité et du niveau de lecture bien entendu.
Quatrièmes de couvertures
L’appel de la foret : Buck, chien robuste et superbe, vit paisiblement aux côtés de son maître, le juge Miller, en Californie. Kidnappé pour être vendu comme chien de traineau à un trafiquant, Buck se retrouve plongé du jour au lendemain dans l’univers impitoyable du Grand Nord canadien. Il devra alors surmonter de nombreux obstacles et s’adapter à sa nouvelle condition en renouant avec ses instincts primitifs… Un récit d’aventures poignant et incontournable !
Martin Eden : Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d’Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d’une jeune bourgeoise. Il se met à écrire, et devient un auteur à succès. Mais l’embourgeoisement ne lui réussit pas… Désabusé, il part pour les îles du Pacifique. Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l’auteur, raconte la découverte d’une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l’oeuvre met en péril l’identité de l’écrivain. Comment survivre à la gloire, et l’unir à l’amour, sans se perdre soi-même ? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature.
Vol de nuit
Comme sans doute la quasi-totalité des lecteurs, j’ai longtemps associé Antoine de Saint-Exupéry au Petit Prince, un des livres les plus lus au monde. Et comme sans doute beaucoup de lecteurs, j’ai mis du temps à m’intéresser aux autres romans de l’écrivain aviateur.
C’est bien dommage.
Vol de nuit est très court, moins de 200 pages en version poche. Il conviendra très bien au lecteur débutant en quête d’aventure. C’est aussi un roman « historique », il se déroule aux premiers temps de l’aéropostale, au moment où les compagnies aériennes se battent contre le train pour livrer le courrier le plus rapidement possible, c’est pourquoi les avions volent la nuit.
Quatrième de couverture
En Amérique du Sud, des pilotes sont chargés de transmettre des courriers vers d’autres villes. Fabien, pilote, ramenant à Buenos Aires le courrier de Kénitra, affronte un violent orage. A Buenos Aires, Rivière, son patron, attend impatiemment les avions attendus et, le contact étant perdu avec Fabien, médite dans son bureau sur le fragile équilibre entre danger et autorité, qui permet à la poste
aérienne de vivre. La femme de Fabien est très inquiète et se rend à l’aérodrome. Passé au-dessus des nuages pour échapper à l’orage, Fabien découvre bientôt avec une fusée éclairante qu’il a dévié au-dessus de la mer et que la réserve de carburant ne lui permettra pas de revenir à terre. Dès lors, chacun le sait condamné.
Extrait
» Les collines, sous l’avion, creusaient déjà leur sillage d’ombre dans l’or du soir. Les plaines devenaient lumineuses mais d’une inusable lumière : dans ce pays elles n’en finissent pas de rendre leur or, de même qu’après l’hiver elles n’en finissent pas de rendre leur neige.
Et le pilote Fabien, qui ramenait de l’extrême Sud, vers Buenos Aires, le courrier de Patagonie, reconnaissait l’approche du soir aux mêmes signes que les eaux d’un port : à ce calme, à ces rides légères qu’à peine dessinaient de tranquilles nuages. Il entrait dans une rade immense et bienheureuse. «
Objectif : Pôle Nord de nuit et Conquérant de l'impossible
Quand je vous avais dit qu’il n’y aurait pas que des romans, c’est parce que je pensais aux livres de Mike Horn. Je ne les ai pas tous lus, uniquement Objectif : Pôle Nord de nuit et Conquérant de l’impossible, alors je ne vous présenterai que ces deux-là, mais je suis certain que ces autres récits raviront vos ados.
Car oui, tout ce que Mike Horn raconte dans ses livres est vrai, il l’a vécu, ce sont ses carnets de bord. Avec lui c’est l’aventure, la vraie.
Ici aussi la lecture est facile, le ton est didactique. En revanche, le nombre de pages peut impressionner un lecteur débutant, mais si votre ado est déjà lecteur, je pense que ces livres peuvent être lu dès l’entrée au collège.
Quatrième de couverture : Objectif : Pôle Nord de nuit
Mike Horn a tenté l’aventure la plus dangereuse de sa vie : rallier le pôle Nord en hiver, sans assistance ni ravitaillement. Deux mois de traversée dans un noir total, sur une glace d’une redoutable minceur, peuplée par les ours blancs, où les montagnes de blocs géants alternent avec les étendues d’eau noire et glacée.
Parce que personne ne peut réussir cet exploit en solitaire, ils sont deux : Mike, l’explorateur de tous les défis, et Borge Ousland, le légendaire Norvégien pour qui la banquise n’a pas de secrets. Comment ces deux aventuriers de l’extrême vont-ils survivre dans un environnement hostile et inhumain où l’on flirte perpétuellement avec la mort, où la vie de l’un est en permanence entre les mains de l’autre ?
En repoussant toujours plus loin leurs propres limites, Mike Horn et Borge Ousland ont été les premiers à réussir l’impossible.
Quatrième de couverture : Conquérant de l'impossible
» J’ai failli mourir dans l’eau glacée, j’ai senti les crocs des ours polaires contre mon visage, j’ai survécu à des températures de moins soixante ; j’ai fait des détours de mille deux cents kilomètres dans la nuit totale de l’hiver arctique, j’ai eu les doigts, la figure et même les poumons gelés, j’ai lutté cinq jours et cinq nuits, dans mon bateau crevé par un tronc d’arbre, j’ai perdu tout mon équipement et j’ai commencé à brûler vif… l’Arctique est sans pitié. Tout ce que j’ai affronté était nouveau pour moi. Je n’ai trouvé le courage de surmonter certaines épreuves que parce que j’ignorais les souffrances qu’elles représenteraient. » Mike Horn est un aventurier de l’extrême. Il ne vit que pour relever de nouveaux défis, et repousser encore plus loin les limites de sa résistance. Pour obliger son corps à donner le meilleur de lui-même. Pour le contraindre à obéir à son esprit. Cette aventure, il l’a vécue aussi comme un véritable voyage vers l’humain. Parce que sur ces terres où la vie ne tient qu’à un fil, où la moindre erreur peut être fatale, la solidarité est exemplaire. Et, comme il le dit lui-même : » Je crois à la générosité profonde de la nature humaine. Elle est simplement étouffée par la vie sociale. Là où je vais, la mascarade cesse et le meilleur ressort. «
Orages d’acier
On reste dans les « carnets de bord » avec Orages d’acier. Je l’ai déjà présenté dans un autre article, la lecture de ce livre m’a beaucoup marqué.
Ce livre a été rédigé à partir des carnets de guerre d’Ernst Jünger, vétéran de la Première Guerre mondiale. Comme je l’expliquai dans ma précédente présentation, le lecteur est en totale immersion dans les tranchées, au côté d’Ernst Jünger et de ses camarades. Ce livre est donc aussi une autre manière d’aborder l’histoire ; dans le quotidien d’un soldat, loin de la salle de classe.
Je pense que ce livre est parfait pour un adolescent de 14 ou 15 ans un peu habitué à la lecture. Il constitue un excellent approfondissement du cours d’histoire, en plus d’être un récit passionnant qui relativise la gravité de nos problèmes actuels.
Extrait
« Le grand moment était venu. Le barrage roulant s’approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche… Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j’eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s’empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l’assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu’un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit.
L’immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l’excès de bonheur. »
Ernst Jünger.
La promesse de l’aube
On termine avec un grand roman, plutôt à destination des adolescents ayant un bon niveau de lecture, et une certaine maturité (16 – 17 ans).
Je l’ai lu il y a quelques années, après avoir vu le film, ce que je déconseille, car seuls les souvenirs du film me reviennent en tête à l’heure où j’écris ces lignes.
Je me rappelle quand même d’une écriture douce, très marquée par l’injustice et fière de son parcours pendant la Deuxième Guerre mondiale (médaille de la libération).
Je pense que certains thèmes résonneront dans le cœur des adolescents : identité, choix de vie, influence des parents (surtout de la mère en l’occurrence).
Extrait
« – Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D’Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es !
Je crois que jamais un fils n’a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j’essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu’elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l’Armée de l’Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j’entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports :
– Alors, tu as honte de ta vieille mère ? »
Bonus
Voici deux livres que je n’ai pas encore lu, mais qui sont susceptibles de plaire à vos enfants..
Le livre de la jungle
Quatrième de couverture et extrait
« La Loi de la Jungle n’ordonne rien sans raison. » Recueilli par les loups alors qu’il n’a que quelques mois, Mowgli grandit dans la jungle sous le regard bienveillant de l’ours Baloo et de la panthère noire Bagheera. Mais l’infâme Shere Khan rôde et cherche par tous les moyens à mettre la patte sur lui… D’aventure en aventure, Mowgli devra faire face aux pièges tendus par ses ennemis. Trop sauvage pour les hommes, trop humain pour la meute, quelle est la place d’un petit d’homme dans une nature hostile ? Récit d’apprentissage au succès mondial, Le Livre de la Jungle nous entraîne au coeur d’un univers merveilleux, où règne le danger, mais aussi le courage et l’amitié.
» Quoique les mâchoires de Père Loup se fussent refermées complètement sur le dos de l’enfant, pas une dent n’égratigna la peau lorsqu’il le déposa au milieu de ses petits. Qu’il est mignon Qu’il est nu !… Et qu’il est brave dit avec douceur Mère Louve. Le bébé se poussait. entre les petits, contre la chaleur du flanc tiède. Ah ! Ah ! Il prend son repas avec les autres… Ainsi c’est un petit d’homme. A-t-il jamais existé une louve qui pût se vanter d’un petit d’homme parmi ses enfants. »
Le viel homme et la mer
Quatrième de couverture
À Cuba, voilà quatre-vingt-quatre jours que le vieux Santiago rentre bredouille de la pêche, ses filets désespérément vides. La chance l’a déserté depuis longtemps. À l’aube du quatre-vingt-cinquième jour, son jeune ami Manolin lui fournit deux belles sardines fraîches pour appâter le poisson, et lui souhaite bonne chance en le regardant s’éloigner à bord de son petit bateau. Aujourd’hui, Santiago sent que la fortune lui revient. Et en effet, un poisson vient mordre à l’hameçon. C’est un marlin magnifique et gigantesque. Débute alors le plus âpre des duels.
Combat de l’homme et de la nature, roman du courage et de l’espoir, Le vieil homme et la mer est un des plus grands livres de la littérature américaine.
N’hésitez pas à suggérer d’autres romans dans les commentaires, et pour ceux qui ont offert un de ces livres à leurs enfants, je suis très curieux de savoir ce qu’ils en ont pensé.
À bientôt,
Arthur